Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— J’ai été suivi ! dit Tanis en serrant les dents. Je vous demande de me croire. Je me suis comporté comme un idiot. J’ai cru qu’avec cette tempête, ils ne nous poursuivraient pas. Mais je ne vous ai pas trahis ! Je le jure !

— Nous te croyons, Tanis, dit Lunedor.

Dardant un œil noir sur Raistlin, elle vint se placer à côté de l’elfe. Le magicien se contenta d’afficher un sourire méprisant. Tanis évita son regard et se tourna vers l’ouest. Les dragons étaient tout proches. On voyait distinctement leurs ailes immenses, leurs queues ondulant derrière eux et leurs serres acérées repliées sous leurs gigantesques corps.

— Un des dragons est conduit par un cavalier, dit Maquesta, l’œil sur la lorgnette. Il porte un heaume avec des cornes.

— Un Seigneur des Dragons, commenta Caramon. Tanis, tu ferais bien de nous dire ce qui se passe. Si le seigneur t’a pris pour un soldat draconien, pourquoi se donne-t-il la peine de te faire surveiller et de te suivre jusqu’ici ?

Tanis voulut répondre, mais ses mots furent couverts par un épouvantable rugissement. Ce cri de bête où se mêlaient la rage, l’angoisse et la douleur les arracha à la terreur des dragons. Tous les regards convergèrent vers le gouvernail, d’où il semblait provenir. Les hommes de l’équipage se figèrent. Koraf resta sur le pont, paralysé par le cri qui prenait une ampleur terrifiante.

Seule Maquesta garda son sang-froid.

— Berem ! appela-t-elle en traversant le pont, mue par un mauvais pressentiment.

Mais il était trop tard.

Le visage halluciné de terreur, Berem s’était arrêté de crier et regardait les dragons approcher. Puis il poussa de nouveau son atroce hurlement. Même le minotaure en fut épouvanté.

Le navire, toutes voiles dehors, semblait survoler les vagues où il laissait un long sillage d’écume blanche. Mais cela n’empêchait pas les dragons de se rapprocher du Perechon.

À l’instant où Maquesta arriva devant Berem, celui-ci fit soudain tourner le gouvernail à toute vitesse.

— Berem, non ! hurla-t-elle.

La manœuvre faillit faire chavirer le bateau. Le grand mât rompit sous le choc. Gréements, cordages et voiles dégringolèrent sur le pont et dans la mer.

Koraf empoigna Maquesta et la tira en arrière pour la mettre à l’abri. Caramon prit son frère dans ses bras et le porta à l’autre bout du pont tandis que des pièces de mâture continuaient de tomber. Les marins, renversés comme des quilles, furent projetés contre les rambardes. On entendit le bruit sourd de la cargaison qui s’était détachée et glissait dans la soute. Les compagnons s’accrochèrent désespérément à ce qui leur tombait sous la main, persuadés que Berem voulait couler le navire. Les voiles claquaient dans le vide de façon sinistre, les cordages se balançaient dans un fouillis indescriptible ; le bateau se mit à gîter dangereusement.

L’habile timonier, apparemment dominé par la panique, n’en restait pas moins un marin. Chaque fois que la barre était sur le point de lui échapper, il réussit à la retenir d’une main de fer. Doucement, il s’employa à amadouer le navire et le remit dans le vent, comme une mère qui calme entre ses bras son enfant malade. Le Perechon s’était redressé. Ses voiles se regonflèrent sous la brise. Le bateau suivait un autre cap.

Quand il se trouva pris dans un voile de brume grisâtre poussée par le vent, les passagers se dirent que le naufrage et la noyade eussent été préférables à ce qui les attendait.

— Il est fou ! Il fonce sur le cyclone de la Mer de Sang ! dit Maquesta d’une voix brisée par l’épouvante.

Ivre de rage, Koraf se dirigea vers Berem, une barre de fer à la main.

— Non, Koraf ! haleta Maquesta en se pendant à ses basques. Il a raison ! C’est peut-être notre seule chance ! Les dragons n’oseront pas nous poursuivre à l’intérieur du cyclone. Berem nous a mis dans cette situation, et il est le seul timonier capable de nous en sortir ! Si nous pouvions rester juste au bord du…

Un formidable éclair déchira le voile de brume grise, qui révéla un spectacle d’apocalypse. D’épais nuages noirs tournoyaient dans les hurlements du vent. Des éclairs phosphorescents jaillissaient avec un bruit de tonnerre, emplissant l’air d’une âcre odeur sulfureuse. Les flots rouges se soulevaient en bosses et en gouffres, et d’énormes bulles blanches bouillonnaient à leur surface.

Hypnotisés, les compagnons contemplaient ces terrifiantes manifestations de la nature. Une rafale de vent les prit de plein fouet. Le bateau oscilla ; emporté par le poids du mât rompu livré à lui-même, il fit une embardée. La pluie se mit à tomber, suivie par la grêle qui tambourina sur le pont. Le rideau de brume grise les enveloppa de nouveau.

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Андрей Боярский

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