Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

Mais Laurana savait que la victoire n’était pas encore acquise. Il restait les dragons du Seigneur des Dragons. Où se trouvaient-ils ? Pourquoi n’avaient-ils pas pris part aux combats ? Autant de questions auxquelles Laurana et les chevaliers ne trouvaient pas de réponse.

Le jour fatal arriva. Des dragons bleus et des rouges avaient été repérés à l’ouest. Ils se dirigeaient vers l’armée miteuse de cet outrecuidant général en jupons.

Comme une chaîne aux maillons dorés et argentés, les dragons de Blanchepierre s’élevèrent au-dessus de la plaine de Solamnie. Bien que les chevaliers fussent aussi entraînés que possible à voler à dos de dragon, l’univers de nuages et de courants d’air dans lequel ils allaient se battre leur restait étranger.

Les bannières claquèrent au vent. Au-dessous d’eux, les fantassins leur apparurent comme des insectes grouillant dans une immense prairie. Pour les uns, voler était une expérience stimulante, pour d’autres, une épreuve qui épuisait les ressources de leur courage.

En tête pour donner l’exemple, Laurana chevauchait le grand dragon d’argent avec lequel son frère était venu des Îles. Ses cheveux s’échappant en vagues dorées de son casque, elle éclipsait le soleil. Pour ses hommes, elle faisait figure de symbole, au même titre que la Lancedragon : fine et délicate, précise et redoutable. Ils l’auraient suivie jusqu’aux portes des Abysses.

Par-dessus l’épaule de Flint, Tass vit Laurana se retourner pour s’assurer que tout le monde suivait, puis se pencher sur l’encolure de sa monture. Tout semblait aller pour le mieux. Laurana avait les choses en main. Tass décida qu’il n’y avait plus de souci à se faire et qu’il pouvait s’adonner aux joies du vol. Ce serait une des expériences les plus excitantes de sa vie. Même le vent qui faisait pleurer ses yeux ne pouvait entamer son enthousiasme.

Lui qui adorait les cartes, il était servi ! Le paysage qui s’étendait sous lui offrait une vue d’ensemble intégrant les moindre détails : arbres et rivières, collines et vallées, fermes et villages se dessinaient avec une netteté parfaite. Il aurait voulu garder cette image pour toujours.

Et pourquoi pas ? Serrant la selle entre ses jambes, le kender lâcha les épaules de Flint et se mit à fouiller dans ses poches. Il en sortit un parchemin qu’il colla contre le dos du nain et commença à dessiner.

— Arrête de gigoter ! cria-t-il à Flint, aux prises avec les rênes qui lui échappaient sans cesse.

— Mais qu’est-ce que tu fabriques, animal ? dit le nain en essayant de se débarrasser de ce qui le démangeait dans le dos.

— Je dessine une carte ! répondit Tass d’un ton ravi. Ce sera une perfection ! Je deviendrai célèbre ! Tu vois cette nuée de petites fourmis ? Ce sont nos troupes. Voici le Donjon de Vingaard. Mais arrête de bouger ! Ça va faire des ratures !

Flint renonça à attraper les rênes et à se disputer avec le kender. Mieux valait garder ses forces pour se tenir solidement à la selle. Il avait commis l’erreur de jeter un coup d’œil au-dessous de lui, ce qui avait provoqué du remue-ménage dans son estomac ; son petit déjeuner menaçait de passer par-dessus bord. Raide comme une planche, il regardait droit devant lui, le visage fouetté par le panache de crin de son casque. Même les oiseaux volaient plus bas qu’eux ! C’en était trop pour le nain. Il résolut de ranger les dragons sur la liste des choses à éviter à tout prix, à côté des bateaux et des chevaux.

— Ah ! voilà l’armée draconienne ! s’exclama Tass. La bataille a commencé ! J’ai une de ces vues d’ensemble !

Il se pencha et scruta avidement la plaine. Il croyait même entendre le fracas des armes et les vociférations des soldats.

— Dis-moi, Flint, nous pourrions nous rapprocher un peu ? Je… Oups… ! Zut ! Ma carte !

Khirsah avait amorcé un virage, arrachait ainsi le parchemin des mains du kender. Désespéré, il suivit des yeux sa carte qui voletait comme une feuille emportée par le vent. Il n’eut pas le loisir de s’appesantir sur son malheur. Flint s’était raidi comme une statue.

— Quoi ? Qu’y a-t-il ? s’écria le kender.

Flint grogna quelque chose en guise de réponse et pointa un doigt devant lui. Tass ne vit rien. Ils venaient de s’engouffrer dans une masse d’air cotonneuse. Même un kender n’aurait pu y voir le bout de son nez, comme disait un proverbe en vogue chez les nains.

Le dragon arriva au bout du banc de nuages.

— Ouh ! la la ! s’exclama Tass avec effroi.

Au-dessous d’eux, des dragons en formations serrées agitaient leurs ailes comme de lugubres bannières. Ils fondaient sur les troupes sans défense du Général Doré.

Tass vit vaciller les lignes de soldats, gagnés par la terreur des dragons, et les rangs se défaire. Mais où se cacher dans cette plaine ? Voilà pourquoi les dragons ont attendu pour passer à l’attaque, se dit le kender, les larmes aux yeux à l’idée de ce qui attendait les malheureux fantassins.

— Il faut à tout prix les arrêter… Oups !

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Андрей Боярский

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