Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— Tu servirais… dans les armées draconiennes ? fit Kitiara, avec un étonnement non feint.

— Oui. Il est clair que nous avons perdu la partie. J’ai vu vos citadelles volantes. Même avec les bons dragons, nous ne remporterons pas la victoire. Le peuple ne leur fait pas vraiment confiance ; il les renverra chez eux. Une seule chose m’importe, libérer Laurana.

— Je te crois capable d’une énormité pareille…, dit-elle, admirative. Je vais y réfléchir… Mais pour l’instant, je dois te laisser. Les seigneurs se réunissent ce soir. Ils sont venus de toute l’Ansalonie. Tu as raison, vous avez perdu la guerre. Ce soir, nous mettrons au point un plan décisif. Tu m’accompagneras. Je te présenterai à la Reine des Ténèbres.

— Et Laurana ? insista Tanis.

— Je t’ai dit que j’allais y réfléchir. Je te ferai apporter une armure de cérémonie. Sois prêt dans une heure.

Elle se dirigea vers la porte. Avant de sortir, elle se retourna vers Tanis :

— Ma décision dépendra de la façon dont tu comporteras ce soir. N’oublie pas, Demi-Elfe, à partir de maintenant, tu es sous mes ordres !

Elle le toisa d’un œil vide d’émotion. Il sentit peser sur lui la volonté implacable de cette femme. Elle était forte de la puissance des armées draconiennes et l’aura de la Reine Noire l’accompagnait, lui conférant une énergie dont il avait déjà fait l’expérience à ses dépens.

Tanis mesura soudain tout ce qui les séparait. Seuls les humains étaient animés d’une telle soif de pouvoir. La vie d’un humain pouvait être une flamme porteuse de lumière, comme celle de Lunedor, ou un feu dévastateur consumant tout sur son passage. Son sang elfe s’était réchauffé à cette flamme. À présent il savait ce qui allait advenir de lui : à Tarsis, il avait vu mourir les gens, carbonisés.

C’était le tribut qu’il lui fallait payer. Il immolerait son cœur sur l’autel de cette femme, comme d’autres déposaient une poignée de pièces d’or sur un oreiller. Il se le devait, pour Laurana. Elle avait trop souffert par sa faute. Sa mort ne la délivrerait pas, mais sa vie pouvait le faire.

Avec une lenteur cérémonieuse, Tanis s’inclina, la main sur le cœur.

— Mon seigneur…

Kitiara revint dans ses appartements, l’esprit en effervescence, le cœur battant d’excitation. La perspective de la victoire l’enivrait davantage que n’importe quel nectar. Un doute gâchait cependant son plaisir. Elle s’efforça de le chasser, mais il prit une consistance bien trop réelle quand elle fut rentrée dans sa chambre.

Les domestiques ne l’attendant pas si tôt, les chandelles n’étaient pas encore allumées et il n’y avait pas de feu dans la cheminée. Elle allait les appeler quand une main osseuse qui lui fit l’effet d’un glaçon lui saisit le poignet.

Elle tenta de se dégager, mais on la tenait fermement.

— Aurais-tu oublié notre marché ?

— Bien sûr que non ! répondit Kitiara. Lâche-moi !

Les doigts décharnés se desserrèrent. Kitiara frotta sa chair bleuie.

— La femme elfe sera à toi, poursuivit-elle, dès que la Reine en aura fini avec elle, évidemment.

— Évidemment. Sinon, je n’en voudrais pas. Je n’ai que faire d’une femme vivante, contrairement à toi avec les hommes…

Le sombre personnage traîna à dessein sur ces mots. Kitiara toisa d’un air méprisant sa silhouette désincarnée couverte d’une armure de chevalier.

— Ne sois pas stupide, Sobert. Je n’ai jamais confondu les plaisirs de la chair et ceux des affaires. On ne peut pas en dire autant de toi, d’après ce que je sais.

— Alors que vas-tu faire du demi-elfe ? demanda le fantôme du chevalier de sa voix sépulcrale.

— Il sera tout à moi, purement et simplement.

Des serviteurs accoururent, redoutant la colère de la Dame Noire. Mais elle semblait préoccupée et ne fit pas attention à eux. Dès que les chandelles furent allumées, Sobert disparut dans l’ombre.

— La seule manière de m’approprier le demi-elfe est de détruire Laurana sous ses yeux, continua Kitiara.

— Ce n’est guère le moyen de t’attirer son amour, ricana Sobert.

— Je n’ai que faire de son amour, dit la guerrière en dégrafant son armure. C’est lui que je veux ! Tant qu’elle vivra, il ne pensera qu’à elle et à son noble sacrifice. Non, pour qu’il soit complètement à moi, il faudra l’écraser sous ma botte. Alors je pourrai en tirer quelque chose.

— Pas pour longtemps, fit remarquer Sobert. La mort le délivrera.

Kitiara haussa les épaules. Elle resta un moment songeuse.

— Il m’a menti, dit-elle en jetant son heaume sur un vase de porcelaine qui se brisa en mille morceaux. Il a menti ! Mes frères ne sont pas morts dans la Mer de Sang. Un au moins a survécu. Et l’Éternel aussi ! (Elle ouvrit la porte.) Gakhan ! cria-t-elle.

Un draconien arriva en courant.

— Quelles sont les nouvelles ? A-t-on enfin retrouvé ce capitaine ?

— Non, seigneur, répondit le draconien, il avait quartier libre.

Gakhan était le soldat qui avait espionné Tanis à l’auberge de Flotsam et qui avait enlevé Laurana à Kalaman.

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Андрей Боярский

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