Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— Laisse ça, dit Tanis en saisissant la main qu’elle avait porté à son poignard. Je vais partir en emmenant Laurana. Toi et ta garde, vous nous escorterez hors de cet endroit maudit. Quand nous en serons sortis, sains et saufs, je te donnerai la Couronne. Si tu me trahis, elle t’échappera à jamais. Compris ?

— Il n’y a vraiment qu’elle qui t’intéresse ? ironisa Kitiara.

— Oui, répondit Tanis. Je le jure sur l’âme de deux êtres que j’ai beaucoup aimés. Sturm de Lumlane et Flint Forgefeu. Me crois-tu à présent ?

— Je te crois, répondit Kitiara.

Le ton était amer, mais ses yeux exprimaient de l’admiration.

— Si tu savais ce que tu perds…, ajouta-t-elle d’une voix brisée par la déception.

Sans un mot, Tanis la lâcha. Il se dirigea vers Laurana et la prit par le bras.

— Viens avec moi, dit-il.

Les murmures de la foule se firent plus menaçants. Au-dessus d’eux, l’ombre noire de la Reine attendait de voir qui sortirait vainqueur de l’affrontement.

Laurana n’eut aucune réaction. Elle se borna à tourner la tête vers Tanis, qu’elle ne sembla pas reconnaître. Ses yeux n’exprimaient ni peur ni colère.

Tout ira bien, je t’expliquerai…, songea Tanis, le cœur saignant.

Un coup violent lui coupa le souffle. Il tituba, s’agrippant à Laurana qu’il entraîna dans sa chute. Elle le repoussa et se dégagea.

La jeune elfe se précipita vers Kitiara et bondit sur l’épée qu’elle portait à la ceinture. Surprise par la rapidité de l’attaque, l’humaine se défendit farouchement, mais Laurana avait déjà saisi la garde de l’arme. Elle la dégaina d’un coup sec et frappa du pommeau le visage de Kitiara, qui s’effondra.

Elle courut au bout de la passerelle.

— Laurana ! Arrête ! cria Tanis.

La rattrapant, il se retrouva avec la pointe de son épée sur la gorge.

— Pas un geste, Tanthalas. Je n’hésiterai pas à te tuer, s’il le faut.

Tanis avança d’un pas. La pointe de la lame pénétra sa peau. Il s’arrêta.

Laurana esquissa un triste sourire.

— Tanis, je ne suis plus l’adolescente éperdue d’amour que tu as connue. Je ne suis plus la fille en sécurité à la cour de son père. Et je ne suis pas non plus le Général Doré. Je me nomme Laurana, et pour décider de mon destin, je n’ai nullement besoin de toi !

— Laurana, écoute-moi !

Le demi-elfe fit encore un pas vers elle, écartant des mains la lame qui écorchait sa peau. Il vit ses lèvres se pincer, ses yeux verts étinceler. Lentement, elle laissa glisser l’arme le long de l’armure de Tanis.

Il sourit. Elle haussa les épaules et le poussa au bord de la passerelle. Les bras battant l’air, il tomba et vint s’écraser comme une masse sur les dalles du parterre. Étourdi par sa chute, il ne put rattraper la Couronne qui roula avec fracas sur le granit.

Laurana avait sauté de la passerelle et lui faisait face, l’épée brandie. Il entendit Kitiara hurler de rage.

— Laurana ! cria-t-il.

Le souffle lui manqua. Il lui lança des regards désespérés.

— La Couronne ! Apportez-moi la Couronne ! s’égosillait Kitiara.

Mais elle n’était pas la seule à crier. Dans la salle, c’était le branle-bas de combat. Les seigneurs rassemblaient leurs troupes et les dragons bondissaient sur place. La grande ombre à cinq têtes de la Reine Noire s’étendit sur toute l’assemblée. La Reine se réjouissait de cette lutte pour le pouvoir, qui lui permettait de mettre ses hommes à l’épreuve. Le tri serait fait ; ainsi ne resteraient que les plus forts.

Piétiné par les griffes des dragons et les bottes des soldats, Tanis tentait de résister pour ne pas être écrasé. Il suivit du regard l’éclair d’argent qui brillait dans la mêlée. Bientôt, il le perdit de vue. Deux yeux noirs se braquèrent sur lui. La pointe d’une lance l’atteignit au flanc.

Tanis s’effondra avec un cri de douleur. La Salle du Conseil s’était transformée en champ de bataille.

<p>11</p><p>« Jasla m’appelle…»</p>

Raistlin !

Caramon aurait voulu crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

— Eh oui, c’est moi, ton frère ! C’est bien moi et je suis la dernière épreuve sur le parcours qui mène à ton but ! Celui à qui la Reine des Ténèbres a demandé d’intervenir si les trompettes sonnaient. J’aurais dû me douter que ce serait toi qui tomberais dans mon piège…

— Écoute, Raist…

Affaibli par la perte de sang et la douleur, tremblant de froid et de peur, Caramon n’en pouvait plus. Trop, c’était trop. Il aspirait à se laisser glisser dans l’eau noire, où il finirait déchiqueté par les dragons. La douleur ne pouvait pas être pire que celle-ci.

À côté de lui, Berem regardait Raistlin sans comprendre. L’Éternel prit Caramon par le bras.

— Jasla m’appelle. Viens, il faut continuer notre chemin.

Caramon se libéra avec un soupir de lassitude. L’air fâché, Berem fit un pas en avant pour partir.

— Non, mon ami, personne n’ira nulle part !

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Андрей Боярский

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