Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— Je suis effectivement très puissant, Caramon. Grâce à l’aide inespérée et innocente de Tanis, j’ai été capable de me débarrasser du seul homme sur Krynn qui pouvait me tenir en échec. À présent, je suis la puissance magique la plus redoutable de ce monde. Et je le serai davantage encore… quand la Reine Noire sera chassée !

Caramon considéra son jumeau d’un air hagard. Des cris triomphants s’élevèrent derrière lui. Tétanisé, il ne quittait pas Raistlin des yeux. Ce fut seulement quand il le vit lever la main puis faire un geste vers Berem qu’il comprit.

Instantanément, l’Éternel se retrouva libre de ses mouvements. Il jeta un coup d’œil à Caramon et aux draconiens, qui étaient entrés dans l’eau, leurs épées pointées vers la clarté jaillissant du bâton du mage. Puis son regard se porta sur Raistlin, drapé dans sa robe noire. Alors avec un cri de joie qui résonna longuement dans le tunnel, Berem s’élança vers la colonne aux joyaux.

— Jasla, j’arrive !

— N’oublie pas, mon frère, s’éleva la voix de Raistlin, s’il en est ainsi, c’est que moi seul l’ai décidé.

Voyant leur proie leur échapper, les draconiens se mirent à pousser des cris. Sous l’eau, les dragons continuaient de mordre ses bottes, mais Caramon ne percevait plus la douleur. Comme dans un rêve, il vit Berem foncer vers la colonne miroitante.

Peut-être n’était-ce que le fruit de son imagination, mais quand l’Éternel approcha la colonne, l’émeraude incrustée dans sa poitrine brilla plus intensément que la boule de feu de Raistlin. Dans la lumière, la forme pâle et éthérée d’une femme apparut à l’intérieur de la Colonne. Vêtue d’une simple tunique de cuir, elle rayonnait d’une beauté juvénile. Comme Berem, son regard était beaucoup trop jeune pour son visage.

À l’instant où il allait l’atteindre, l’Éternel s’arrêta. Le temps resta en suspens. L’épée à la main, les draconiens s’immobilisèrent. Sans rien comprendre, ils devinèrent que quelque chose de fatal allait leur arriver, et que tout dépendait de cet homme.

Caramon ne sentait plus le froid ni la douleur. Le désespoir et la terreur s’étaient retirés de son esprit. Des larmes brûlantes coulaient sur ses joues ; sa gorge était nouée. Berem était face à face avec sa sœur, qui s’était sacrifiée pour lui et pour que l’espoir renaisse dans le monde.

Caramon vit le visage de l’Éternel se décomposer.

— Jasla, dit-il en tendant les bras, me pardonnes-tu ?

On n’entendit plus rien que le murmure des flots frappant le roc.

— Frère, il n’y a rien à pardonner.

Le spectre de Jasla, lumineux de sérénité et d’amour, tendit les bras vers lui.

Avec un cri de joie, Berem se jeta dans les bras de sa sœur.

Caramon contempla la scène, fasciné. L’apparition s’évanouit. L’Éternel s’était jeté avec une telle violence contre la colonne aux joyaux qu’il s’empala sur ses aspérités. Il exhala un dernier cri, terrifiant mais triomphal.

Son corps fut secoué de convulsions. Le sang éclaboussa les gemmes, ternissant leur éclat.

— Berem, tu t’es trompé ! cria Caramon. Ce n’était qu’un mirage !

Le colosse s’élança vers l’homme agonisant qui ne pouvait pourtant pas mourir. Tout ça est insensé ! Berem va se relever…

Caramon s’arrêta net.

Autour de lui, les rochers vibrèrent. Le sol s’ouvrit sous ses pieds. L’eau cessa de ruisseler. Les draconiens poussèrent des exclamations de désarroi.

Le corps de Berem gisait sur le roc. Un dernier soubresaut l’anima, un souffle ultime souleva son torse, puis il retomba, inerte. Deux figures diaphanes apparurent dans la colonne aux joyaux et disparurent aussitôt.

L’immortel était mort.

Tanis releva la tête. Un hobgobelin le visait de sa lance, prêt à le transpercer. Il roula sur lui-même, attrapa le monstre par le pied et tira d’un coup sec. Le hobgobelin tomba à la renverse ; aussitôt, il fut matraqué par un hobgobelin d’un autre régiment.

D’un bond, Tanis se leva. Il fallait à tout prix sortir d’ici, retrouver Laurana ! Un draconien lui barra le passage. Il lui planta son épée en travers du corps et la retira aussi vite, de peur que le cadavre se pétrifie.

Quelqu’un cria son nom. Il se retourna et vit le seigneur Sobert en compagnie de Kitiara et de son armée de spectres.

Les yeux étincelant de haine, Kitiara pointa un doigt sur lui. Le seigneur Sobert donna un ordre à ses guerriers, qui s’envolèrent de la passerelle comme un nuage mortel, balayant tout sur leur passage.

Tanis tenta de fuir, mais la mêlée était inextricable. Pris de panique, il pourfendit tout ce qui passait à sa portée.

Un craquement domina le tumulte. Le sol se mit à trembler sous ses pieds. Tanis regarda autour de lui avec angoisse. Que se passait-il ?

Un énorme pan de mosaïque se décolla du plafond et tomba sur des draconiens qui tentaient de sortir. Des blocs entiers se succédèrent, emportant torches et chandelles, qui s’éteignirent sous les décombres. Le grondement devint assourdissant. Les spectres eux-mêmes se figèrent, effrayés, cherchant des yeux leur chef.

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Андрей Боярский

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