Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— Non, Caramon, dit-il avec un sourire sinistre. Je n’ai pas besoin de ça. Je n’aurai plus besoin de toi… Jamais plus. Regarde !

La caverne s’illumina grâce à la magie de Raistlin. L’épée à la main, en simple spectateur, Caramon assista à l’hécatombe. L’un après l’autre, les ennemis succombaient aux pouvoirs magiques de son frère. Des éclairs lui sortirent des doigts, des flammes jaillirent de ses mains, des fantasmagories apparurent, si réelles que la terreur qu’elles inspiraient tuait plus sûrement que des armes.

Les gobelins tombèrent en hurlant sous les lances d’une légion de chevaliers braillant des chants de guerre. Raistlin, qui les avait envoyés, les rappelait à son gré. Les petits dragons, terrorisés, retournèrent se terrer au fond de leurs retraites secrètes, tandis que les draconiens se consumaient dans les flammes. Des prêtres noirs dévoués à la Reine s’empalèrent sur des javelots enflammés, passant des prières aux jurons de malédiction.

Alors les anciens de l’Ordre des Robes Noires surgirent pour punir le jeune fou. Force leur fut d’admettre, malgré leur savoir, que Raistlin était encore plus expérimenté qu’eux. Avec un pouvoir tel que le sien, ils comprirent qu’il était invincible.

En gémissant, ils disparurent, s’inclinant avec respect devant Raistlin avant de s’éloigner.

Le silence revint, souligné par le clapotement de l’eau. Le bâton continuait de jeter ses feux. À quelques secondes d’intervalle, de violentes secousses ébranlaient le temple. La bataille avait duré une poignée de minutes qui parurent à Caramon une éternité.

Quand le dernier mage eut disparu dans l’obscurité, Raistlin se tourna vers son frère :

— Alors, tu as vu ?

Caramon acquiesça sans rien dire.

Autour d’eux, le sol trembla, l’eau bondit en mugissant sur les rochers. Au bout de la caverne, la colonne aux joyaux éclata. Des filets de poussière se déversèrent sur eux depuis les fissures de la caverne.

— Qu’est-il arrivé ? demanda Caramon, affolé. Que se passe-t-il au juste ?

— C’est la fin, déclara Raistlin. Il faut partir d’ici. T’en sens-tu la force ?

— Oui… Accorde-moi un instant, grommela Caramon.

Il s’agrippa à un rocher et esquissa un pas. Il faillit tomber.

— Je suis plus faible que je croyais, marmonna-t-il en se tenant le flanc. Laisse-moi respirer un peu.

Les lèvres livides, dégoulinant de sueur, il fit une seconde tentative.

Avec un sourire obscène, Raistlin regarda son frère perdre l’équilibre et tomber. Il le retint in extremis.

— Appuie-toi sur moi, mon frère, dit-il avec douceur.

Une immense brèche avait ouvert le plafond de la salle. D’énormes blocs de pierre tombaient, écrasant la foule. Le tumulte dégénéra en panique. N’écoutant plus leurs chefs, les draconiens se battaient comme des sauvages pour atteindre la sortie. Rares furent les chefs assez autoritaires pour garder le contrôle de leurs gardes et échapper au pire. La plupart périrent sous les coups de leurs propres hommes ou écrasés sous les pierres, ou encore piétinés à mort.

Tanis se tailla un chemin dans ce chaos. Il aperçut soudain ce qu’il appelait de tous ses vœux : une cascade de cheveux dorés brillant dans la lumière de Solinari comme la flamme d’une chandelle dans la nuit.

— Laurana ! cria-t-il, bien qu’il sût qu’elle ne pouvait l’entendre.

S’ouvrant un chemin à grands coups d’épée, il avança vers sa belle. Un éclat de pierre lui déchira la joue. Il n’eut pas conscience de la douleur ni du sang qui coulait. Une seule réalité comptait. Rejoindre à tout prix Laurana, et pour cela avancer coûte que coûte à travers la horde qui, tour à tour, l’éloignait et le rapprochait de son but.

Devant l’entrée d’une antichambre, Laurana se battait contre des draconiens avec l’épée de Kitiara. Son adresse, acquise au cours de longs mois de combat, éblouit Tanis. Il n’était plus très loin d’elle quand il constata qu’elle se retrouvait seule. Elle avait vaincu ses adversaires.

— Laurana, attends-moi ! cria-t-il par-dessus le tumulte.

Elle l’avait entendu. Elle le regarda d’un air calme, sans baisser les yeux.

— Bonne chance, Tanis, cria-t-elle en elfe. Je te dois la vie, mais je garde mon âme !

Elle tourna les talons et disparut dans l’antichambre.

Une partie du plafond s’effondra, couvrant Tanis de poussière et de débris. Il resta un instant hébété, du sang dans les yeux.

Il s’essuya le visage du revers de la main, et se mit à rire à gorge déployée jusqu’à ce que les larmes lui nouent la gorge. Puis rassemblant son courage, la main sur la garde de son épée, il suivit Laurana dans l’obscurité.

— C’est le couloir qu’ils ont emprunté, Raist…

Caramon trébucha sur ce diminutif, qui n’allait plus avec la nouvelle robe de velours noir.

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Андрей Боярский

Попаданцы / Фэнтези / Бояръ-Аниме